Saison 1

« Ici, vous savez, une femme doit toujours avoir un homme à son bras. C’est comme cela. Sinon, on la dérespecte. Je vous donnerai mon bras. Je vous accompagnerai partout. »

Maryse Condé, Désirada, 1997, page 149

#1 L’émancipation des femmes créoles ne sera pas féministe ?

Que signifie le féminisme pour les guadeloupéennes, les martiniquaises, guyanaises et réunionnaises ?

Si le féminisme est l’un des mouvements politiques les plus importants pour l’amélioration des droits des femmes ainsi que de leur émancipation aux États-Unis et en France, il n’est pas vu comme tel au sein des anciennes colonies esclavagistes françaises. Et pour cause, les discours des femmes des îles n’ont pas été intégré aux revendications féministes scandées dans toute la France métropolitaine. 

Pourtant les femmes de ces territoires se sont toujours organisées, insurgées et maronnes pour défendre leur droit et améliorer leur condition de vie. Au cours des trois premiers épisodes du podcast, nous nous interrogeons : Alors qu’est-ce qu’est-ce le féminisme pour elles ?

Simone Schwarz-Bart

Pluie et vent sur Télumée Miracle

Ma recommandation lecture pour cette thématique


Épisode 1

“Décoloniser le corps féminin ?”

Épisode 2

“Féministe : Une étiquette dépréciée ?”

Épisode 3

“Table ronde : être une femme aux Antilles”


#2 La femme potomitan

“Mais de sa vie, que dit-elle ? Les espoirs, les déceptions, les dépressions, les colères, les joies qui forment la trame du quotidien, quand a-t-elle le temps d'en parler ? Lui a-t-on seulement donné l'occasion de prendre la parole ? C'est ce que nous avons fait.”

Potomitan : Le poteau central

France Alibar et Pierrette Lembeye-Boy

Le couteau seul... Sé kouto sèl...

Volume 1 : Enfance et adolescence

La condition féminine aux Antilles

France Alibar et Pierrette Lembeye-Boy au travers de leurs deux volumes sur la condition féminine aux Antilles retranscrivent la vie de plusieurs femmes. L’opportunité pour elles de discuter de leurs vies de femmes et très souvent de leur vies de mère de famille. La femme potomitan est la mère. Forte, responsable et respectée pour ses sacrifices maternelles, la femme potomitan est un modèle féminin qui s’oppose au discours coloniale sur les femmes aux Antilles. Elle veille et maintient à la survie des sien·nes.

Elle est le poteau central celui qui seul assure la stabilité de sa maisonnée. Toutefois, le modèle de la femme potomitan interroge : Quels sont les critères nécessaires pour être considérée femme potomitan ? Ces critères ont-ils des impacts sur la vie des femmes ? Le modèle de la femme potomitan pourrait-il être un mythe au service du patriarcat ?

Le mythe de la femme potomitan

Épisode 4

“Partie 1”

Épisode 5

     “Partie 2”   

Épisode 6

“Partie 3”

#3 Ni colonisée, ni doudou, ni courbée !

La décolonisation des femmes sera celle de leur corps.

Expérimentée une situation de violence tant physique que sexuelle est un rite de passage, nous transformant de petite-fille asexuée à femme sexuée. Hyper-sexualisation des fillettes, harcèlement sexuelle à l’école ou encore harcèlement de rue sont les premières violences auxquelles les femmes sont confrontées. Dans mon entourage proche, je ne connais personne qui n’ait pas été victime de violences physiques ou/et sexuelles en Guadeloupe. Or, j’ai également expérimenté en France ou encore en Allemagne des situations de violences sexuelles. Alors pourquoi est-ce que je considère les violences physiques et sexuelles subies en Guadeloupe comme spécifiques à l’île ?

Extrait du Manifeste pour la création du podcast féministe Fanm ka chayé kò

Épisode 7

Notre sexualité est-elle colonisée?

#4 L’expression artistique, un outils libérateur pour les femmes créoles

Elles déconstruisent les clichés et stéréotypes afin de se réapproprier leur image.

Sarah, Sonya et Clarysse sont les trois femmes interviewées pour cette thématique. Elles sont réalisatrice, modèle nue et photographe-designer. Tour à tour, elles décrivent leur univers artistique, leur amour pour leurs projets et la libération que leur travail leur procure.

Dans un contexte social tel que le nôtre aux Antilles, le corps des femmes définit le respect qu’on lui porte. Entre tabou et hypersexualisation, le corps des femmes appartient aux autres. Au travers de leur travail, les femmes créoles déconstruisent les clichés et stéréotypes afin de se réapproprier leur image. 

Un film écrit et réalisé par Sarah Démonio

Épisode 8

“La représentation des femmes antillaises au cinéma”

Épisode 9

“Désacraliser le corps des femmes au travers du nue”

Épisode 10

“La féminisation de la photographie, une nouvelle vision artistique”


#Bonus

Approfondir des thématiques qui n’ont été qu’effleurées

Pour ce premier épisode bonus, le podcast s’interroge sur la place des hommes aux Antilles. Qu’est-ce que cela signifie être un homme ? Et qu’est-ce que cela signifie d’être un homme aux Antilles ?

Au cours des différentes thématiques, plus d’une fois, a été discuté la masculinité tant blanche que créole. Tantôt construire au travers de l’œil du colon tantôt au travers de l’œil de l’homme colonisé. Si la masculinité tend à être ce qui n’est pas soit ne pas être une femme ou pour son expression la plus toxique ne pas être queer, elle semble ne pas faire consensus parmi ceux qui s’identifie comme étant un homme.

Bonus 1

“Être un homme aux Antilles”

Pour ce deuxième épisode, le podcast revient sur une notion typiquement antillaise : la race. La race, la classification raciale et les phénotypes sont notre premier héritage du système colonial et esclavagiste française. Nous parlons couleurs et nous parlons du type de couleurs quotidiennement que ce soit pour nous adresser à une personne ou pour parler d’elle.

Pourtant et malgré tout, nous continuons de faire perdurer ce vocabulaire raciste et coloriste. Alors qu’est-ce que la race et que signifie-t-elle dans notre contexte d’ancienne colonie esclavagiste française ?

Bonus 2

“Que signifie la race en contexte antillais ?

#5 Le militantisme décolonial à l’intersection des discriminations

Les femmes au premier rang

J’ai l’impression que mes ancêtres me lancent un défi parce que je me rends compte que le combat est beaucoup plus grand et beaucoup plus vaste que ce que j’imaginais. J’ai l'impression d'avoir une responsabilité pour les générations à venir. Sur ces questions-là, justement, lorsque j'ai posé des questions et que j’ai essayé de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider sur le féminisme martiniquais, il n’y a rien. Il n’y a rien sur la question du patriarcat ou sur la question de sexisme.  On parle tout le temps de décolonisation mais on ne parle pas de ça. Pour moi, c’est obligatoire. On doit en parler même si les gens ne veulent et même s’ils vont se fâcher. Ce qui arrive là, la suite c’est que l’on va en parler. On est obligé·e.

Extrait de l’épisode 7 sur le militantisme décolonial

Épisode 11

“Le militantisme décolonial”

#6 Le déplacement des populations créoles vers la métropole

Une stratégie politique française

L’histoire des populations créoles est celle du déracinement à leurs terres natales à des fins économiques et politiques par la main du colonisateur français. Une histoire douloureuse et traumatique que l’on attribue au passé. Combien de temps doit-il s’écouler pour que l’on qualifie une chose de “passé” ? À la mort des dernier·ières témoins  d’un évènement ? À la suite d’une siècle écoulé ? Ou bien à l’annonce par le gouvernement français que c’est acté et qu’il faut oublié ?

Pourtant l’a est le problème. Si le déracinement tel que nos ancêtres l’on connue est bel et bien finie, une autre forme a vu le jour au début du siècle dernier. Il s’agit du déplacement stratégique de la jeunesse créole vers la métropole : Mains d’œuvres peu chères, fuite des cerveaux, expédition des éléments problématique. 

Le BUMIDOM (= le Bureau des migrations des départements d'Outre-mer) a été l’un des acteurs les plus influent dans ce qui est considéré aujourd’hui comme un exil programmé d’une jeunesse trop politisée, trop formée et trop utopiste. 

Françoise Ega

Lettre à une femme noire

Ma recommandation lecture pour cette thématique


Épisode 12

“Le BUMIDOM un exil programmé ?”

Fin de la première saison du podcast