Maryse Condé

Moi, Tituba sorcière…

Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.

Maryse Condé

La belle créole

Lorsque Dieudonné, jardinier de son état, sort de prison après avoir été acquitté pour le meurtre de Loraine, sa riche maîtresse békée croqueuse de jeunes hommes, il se retrouve dans une ville au bord de l'insurrection. Économie sinistrée, conflits sociaux, affrontements syndicaux et politiques, haines raciales : en 1999, Port-Mahault vit des heures difficiles. Dans cette ambiance délétère, Dieudonné, renié par sa famille et par bon nombre de ses amis, retrouve tout naturellement le chemin de sa Belle Créole, le bateau qui lui sert de refuge et de repère, vestige heureux d'un passé révolu.Dans une langue fleurie et baroque, Maryse Condé livre peu à peu les clés de ce mystérieux personnage frappé du sceau du malheur, figure tragique d'une histoire d'amour pasionnelle. Dans une nature luxuriante, elle met en scène des personnages au grand cœur et aux nobles idéaux. Loin de tout cliché exotique, La Belle Créole peint dans une tonalité sombre le destin d'un grand héros romantique.

Un mystérieux personnage frappé du sceau du malheur, dans une ville de La Guadeloupe au bord de l'insurrection...

Jean Bernabé

Partage des ancêtres

Tout autant que d'Amélie, « négresse-si-noire-que-bleue », Benjamin Derniac est tombé amoureux d'une île, la Martinique, autrement dit la « Terre-Amélie ». Un amour exclusif, irraisonné. Et dangereux : n'a-t-on pas tenté de l'assassiner ? Est-ce parce qu'il reste un « Blanc de Fouance » ? Que sa couleur politique fait voir rouge à plus d'un ? Ou encore que Passionnise, la belle Passionnise, est de retour dans l'île ?

Patiemment, « Ben » mène son enquête. Elle l'aiguille sur la piste d'une famille békée de haute lignée, et le conduit à découvrir la liaison secrète qu'Amélie entretient avec un étrange prétendant. Elle le conduit aussi à mieux écouter Lorimer Printemps, le « bailleur d'étincelle » de Bois-Cacao, jamais avare d'indices occultes...« Dans ce pays, nous sommes tous africains, absolument tous... » Seize ans après le manifeste cosigné avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau, Jean Bernabé livre un nouvel « éloge de la créolité », c'est-à-dire du » partage des ancêtres ». Une « inventerie » littéraire tout à fois burlesque et grave en sa « buissonnante parole ».